Ô Varanasi
Anciennement nommée Bénarès, c'est probablement l'icône de l'Inde, avec le Taj : tout le monde a en tête ces images de foules faisant leurs ablutions dans le Gange et y brûlant leurs morts. Je confirme, c'est sublime à voir, et plus encore dans la lumière du petit matin, lorsque le soleil se montre sur la rive d'en face, éclairant directement tout le petit peuple qui adore ce fleuve, qui pour beaucoup a centré sa vie autour de lui.
Papa, Maman, Grand-père, Grand-mère, Grand frère, Petit frère... Famille !
Près du saddhu accomplissant avec recueillement ses rituels de purification, de jeunes garçons s'éclaboussent, plongent joyeusement dans l'eau ; les femmes d'une famille entrent en groupe dans l'eau, et finissent toutes, jeunes et vieilles, hilares, en soutif ; avant et après les baignades, les prêtres, marchands de fleurs, dessinateurs de points sur le front proposent leurs services pour compléter le rituel.
Mowgli, ne me dis pas que tu rêves de la jungle, petit d'homme que tu es !
En l'espace d'une matinée, à l'aide de l'alliance de l'eau et du feu, le Gange scintille, me redonne ma photographie et m'offre l'une de mes photos favorites :
Toute considérations religieuses mises de côté, je sais désormais où je devrai aller lorsque je me ferai de nouveau raser le crâne :
Une houppette comique demeure, sur l'arrière du crâne
J'assiste également à la crémation de plusieurs corps, sur le ghat (quai) dédié ; les photos étant prohibées, je dirai juste que c'est moins hystérique que ce à quoi je m'attendais ; que l'odeur des chairs brûlées est atténuée par le type de bois choisi (riche et odorant) ; que quelques baigneurs n'hésitent pas à faire sécher leurs caleçons à la lueur des brasiers. Je n'ai vu aucun brasier lancé sur un bateau à la dérive, je ne pense pas que ça se fasse ici.
Les mauvais côtés existent aussi : les multiples ruelles bloquées sans ménagement par d'énormes vaches vous obligeant à faire le tour de la ville pour arriver au ghât que vous désirez ; ces disciples qui ramassent la bouse de ces mêmes vaches par poignées entières, pour ensuite les jeter dans le fleuve, juste en amont du plus grand ghât de baignade ; les dizaines de faux prêtres qui veulent vous emmener à l'étage pour avoir vue sur la crémation, un endroit calme où vous faire les poches discrètement (c'est arrivé à plusieurs compères de la guest-house). Malgré cela, la vieille ville reste l'une des plus étendues, mystérieuses d'Inde. A chaque coin de rue, de petites niches abritant des idoles, que les habitants du quartier ne manquent jamais de prendre quelques secondes pour saluer. Et dominant tout cela, les chants à toute heure du jour et de la nuit venant du Gange qui, aussi sali qu'il le soit par ses adorateurs, leur subsistera certainement encore des millénaires après.
Ce qu'on dit est vrai : il faut voir Varanasi au moins une fois dans sa vie !
Km parcourus :
Argent dépensé : trois euros