Pétra, pétra pas ?

Pas mon meilleur titre, mais j'espère que le contenu vous conviendra !

Zigzags et fentasmes

Levés à six heures, une navette nous emmène sur le site dès sept heures du matin. Ça marche : nous sommes quasiment les premiers sur le site ! L'entrée en elle-même est monumentale : un canyon assez long, dont les parois se rejoignent presque dix mètres au-dessus de notre tête ; et qui laisse entrevoir, tout à la fin... le temple... d'Indy ! Le Trésor... Aussi impressionnant que dans le film, ou sur les photos, creusé à même la roche, d'une taille démesurée, on retrouvera pourtant quelques-uns de ses jumeaux dans le reste du site... mais, il est vrai, dans un champ plus large, donc moins écrasant.

Indy, qu'ont-ils fait de toi ?

Pour conserver mon avance, j'applique la stratégie permanente du « passer rapidement les principales attractions » ; de plus, le contrejour de la matinée m'éblouit et m'empêche de prendre des clichés corrects. Citons néanmoins le Théâtre des Nabatéens : construit au premier siècle avant JC, lorsque Rome végétait encore dans ses heures noires, il fut le précurseur du règne du pain et des jeux.

Le site tout entier est colonisé par les Bédouins : à première vue, certes, beaucoup d'étals de colifichets ; toutefois, on remarque ça et là quelques habitations dans la roche même. Tout au long du parcours, on nous propose chevaux, carrioles, mais ânes notamment, pour éviter les dures montées (et elles sont hard !) aux délicats Occidentaux. En voyant un gamin haut comme trois pommes trottiner aux côtés d'une dame plutôt dodue, installée comme un pacha, le dégoût m'a vite pris et j'ai tenté de ne plus voir ce genre de choses de tout le reste de la journée. A noter tout de même que les nomades ont remarquablement su préserver le site : à part quelques cadavres de bouteilles, le regard se pose souvent sur une étendue vierge de toute trace humaine. Il reste étonnant de rencontrer des étals tout en haut des plus dures montées, là où n'arrivent justement que les totos durs à cuire (donc insensibles, a priori, à la verroterie), souvent même sans surveillance. A la longue, ça fait même partie du charme !

Je m'élève donc assez vite, grâce à des dizaines de degrés piochés dans la roche, jusqu'au monastère d'Ad-Deir, et ses panoramas de « fin du monde » (texto !).

En hommage à Pablo, ai grimpé jusqu'au sommet mais me suis vite fait virer

Frodon et le Mordor

Sur le thème troglodytique, quelques comparaisons me sont venues à l'esprit, par rapport à la Cappadoce évidemment ; mais, à la réflexion, la Cappa c'est tout rond, tout mignon, tout bonbon ; en exagérant un peu, les Turcs n'ont eu qu'à apprivoiser les cheminées de fée en creusant avec les doigts.

Pétra c'est dur, c'est la nature à l'état brut ; y subsister seulement est méritoire, mais s'y tailler une mini-cité est encore plus remarquable. Les nomades se sont taillés un territoire à coups de pioche, ont brutalisé la roche, lui ont arraché l'ombre et l'eau pour y survivre, et ont même édifié ce qui pourrait être qualifié de complexe religieux : la Grande place des sacrifices, les tombes munificentes, même une forteresse. Je ne sais pourquoi ça n'a pas duré, mais comme à Ephèse, ce qui reste est tellement grand que l'imagination prend vite le relais. Chez nos civilisations européennes, nous n'avions qu'à nous pencher sur nos plaines, et s'en relever les mains pleines.

Beaucoup de choses à exprimer encore, mais une grande partie de ces idées est demeurée dans le sable et la poussière de Pétra. Au final, si on passe dans le coin (Égypte peut-être par ferry, Israël, ou Syrie à la rigueur), c'est vraiment immanquable ; un des grands moments de mon voyage, jusqu'à maintenant.

Les infos pratiques : entrée 1 jour 21 JD 2 jours 26 JD (cher pour le pays, mais comparé à Disneyland et ses 50 euros mini...), pas besoin d'acheter une carte, si vous arrivez assez tôt au Visitor Center vous choperez au moins un dépliant en anglais. Prévoir deux litres d'eau minimum par personne. (pas forcément fraîche, elle se réchauffera vite) ; elle est très chère sur place (normal) ; je n'ai rien pris d'autre dans le sac pour être léger. Si vous avez pris un billet de deux jours et ne voulez pas y retourner, possible (comme je l'ai fait) de revendre le 2^nd jour à un co-hôte. (pas coyote ! un compagnon d'hôtel). Attention : un vrai défi physique, surtout en juillet. Je suis léger et j'ai couru toute l'année, donc condition physique assez bonne pour faire tout ce qu'indiquait la carte en une grosse matinée, en faisant de grosses pauses aux panoramas (total, arrivé à 7h30, reparti à 15h) ; pour les passages les plus durs (marqués sur la carte comme « steps », escaliers), l'âne est vraiment intéressant à condition de marchander. Possibilité de retourner au bourg en stop, si vous ne voulez pas attendre la navette de l'hôtel.

Braise flambée : 25 euros

Km franchis : mes mollets, my God...

Comments

[Delphine]

Attends 1 minute là!! Aqaba-Petra???
Euh.... et le WADI RUM????????????